Quels sont les symptômes typiques d'une crise d'hémorroïdes ?
La crise hémorroïdaire est une affection qui se manifeste par divers symptômes, souvent intenses, et qui affecte principalement la région anale. Cet article présente les signes caractéristiques, les complications possibles et les conseils à suivre en cas de crise.
Symptômes principaux
Douleurs et inconforts
Les douleurs ressenties lors d’une crise hémorroïdaire sont souvent vives et décrites comme une sensation de chaleur ou de tension dans la région anale. Ces douleurs peuvent s’accentuer lors de la défécation ou durant les efforts physiques, et leur durée se situe généralement entre deux et quatre jours. De plus, la gêne persistante est fréquente, avec une sensation de pesanteur particulièrement marquée en position assise.
Saignements et manifestations visibles
Les hémorroïdes provoquent parfois des saignements rectaux. Ces saignements se manifestent par des traces rouges sur le papier hygiénique ou des éclaboussures dans la cuvette après les selles. Un autre signe révélateur est le prolapsus hémorroïdaire, où une protubérance, souvent décrite comme une "boule", se forme à l'anus. Cette sortie des hémorroïdes internes peut entraîner irritation et démangeaisons.
Complications possibles
Une complication notable est la thrombose hémorroïdaire, caractérisée par la formation brutale d’un caillot sanguin au sein d’une hémorroïde externe. Cette situation provoque une tuméfaction violacée accompagnée d'une douleur intense et constitue souvent une urgence médicale nécessitant une prise en charge rapide.
Symptômes associés et recommandations
Outre les signes principaux, d’autres symptômes peuvent accompagner une crise hémorroïdaire, tels que :
- Démangeaisons (prurit anal) et suintements, pouvant être associés à de faux besoins d'aller à la selle.
- Inflammation locale avec un gonflement et une rougeur péri-anale.
La plupart des crises se résorbent spontanément en quelques jours, bien que des récidives soient fréquentes. Pour confirmer le diagnostic et écarter d’autres pathologies anales, une consultation médicale est fortement recommandée.
Cet aperçu permet de mieux comprendre les manifestations et les complications d’une crise hémorroïdaire, afin de favoriser une prise en charge adaptée et de prévenir les situations d'urgence.
Quels professionnels de santé consulter en cas de crise hémorroïdaire ?
Face à une crise hémorroïdaire, il est essentiel de consulter un professionnel de santé adapté afin d'obtenir un diagnostic précis et un traitement approprié. Selon l’intensité des symptômes et leur évolution, plusieurs spécialistes peuvent être sollicités.
Le médecin généraliste : la première étape incontournable
En cas de douleurs, de saignements ou d’inconfort persistant au niveau anal, le médecin généraliste est le premier professionnel à consulter. Il pourra évaluer la situation, confirmer le diagnostic et proposer un traitement adapté (médicaments, crèmes, conseils d’hygiène de vie). Il est également en mesure d’orienter le patient vers un spécialiste si nécessaire.
Le proctologue : un expert des pathologies ano-rectales
Si les symptômes sont fréquents, intenses ou atypiques, une consultation avec un proctologue peut être recommandée. Ce spécialiste des affections de l’anus et du rectum réalise des examens approfondis pour identifier la cause des troubles et proposer des traitements spécifiques. En cas de complications, il peut envisager des interventions ciblées, comme la ligature des hémorroïdes ou d'autres procédures médicales.
Le gastro-entérologue : un recours en cas de symptômes persistants
Lorsque les douleurs et les saignements persistent malgré un traitement initial, ou si d'autres troubles digestifs sont associés (constipation chronique, troubles intestinaux), le gastro-entérologue peut intervenir. Son expertise permet d'exclure d'autres pathologies digestives (maladies inflammatoires de l’intestin, polypes, fissures anales) et d’optimiser la prise en charge.
Quand faut-il se rendre aux urgences ?
Dans certains cas, une consultation en urgence est nécessaire, notamment en présence de :
- Douleurs intenses et soudaines, pouvant évoquer une thrombose hémorroïdaire nécessitant une prise en charge rapide.
- Saignements abondants et répétés, pouvant être le signe d’une hémorragie nécessitant une intervention médicale urgente.
- Fièvre et signes d’infection, qui peuvent indiquer une complication infectieuse, comme un abcès anal.
Identifier le bon professionnel de santé permet une prise en charge efficace et limite les risques de complications. Une consultation précoce favorise un soulagement rapide et réduit la probabilité de récidives.
Comment se déroule une consultation pour une crise hémorroïdaire ?
Lorsque des symptômes évocateurs d’une crise hémorroïdaire apparaissent, une consultation médicale permet d’en identifier la cause et de mettre en place un traitement adapté. Cette consultation suit plusieurs étapes essentielles, depuis l’interrogatoire du patient jusqu’à la réalisation éventuelle d’examens complémentaires.
Anamnèse et examen clinique
L’importance de l’anamnèse : comprendre les symptômes
La première étape de la consultation consiste en un entretien entre le patient et le médecin. L’objectif est de recueillir un maximum d’informations sur les symptômes ressentis, leur intensité et leur évolution. Le médecin pose des questions telles que :
- Depuis combien de temps les douleurs ou les saignements sont-ils apparus ?
- Les symptômes sont-ils récurrents ?
- Y a-t-il des facteurs déclenchants comme la constipation, la sédentarité ou des antécédents familiaux ?
- Y a-t-il d’autres signes associés, comme des démangeaisons, des suintements ou des troubles digestifs ?
Ces informations permettent d’orienter le diagnostic et de déterminer si des examens complémentaires sont nécessaires.
L’examen clinique : observation et palpation
Après l’anamnèse, le médecin procède à un examen visuel de la région anale afin de repérer d’éventuelles lésions, une inflammation, un prolapsus hémorroïdaire ou d'autres anomalies. Cette inspection peut être suivie d’un examen digital rectal (EDR).
Préparation avant la consultation
Avant une consultation spécialisée chez un proctologue ou un gastro-entérologue, certaines précautions peuvent être recommandées :
- Une hygiène locale rigoureuse est conseillée pour limiter les risques d’inconfort durant l’examen.
- Dans certains cas, un lavement rectal peut être prescrit afin de faciliter l’examen des parties internes du rectum.
- Il est également utile de noter ses symptômes et de rapporter les traitements en cours afin d’aider le médecin à mieux comprendre la situation.
L’examen digital rectal (EDR)
L’examen digital rectal consiste en l’introduction d’un doigt ganté et lubrifié dans le rectum afin d’évaluer la présence d’hémorroïdes internes, de nodules, de tensions musculaires ou d’autres anomalies. Bien que parfois inconfortable, cet examen est rapide et indolore dans la majorité des cas.
Examens complémentaires possibles
Si le médecin juge nécessaire d’explorer davantage la zone ano-rectale, il peut prescrire des examens complémentaires :
L’anuscopie : observation directe du canal anal
L’anuscopie est un examen réalisé à l’aide d’un petit tube rigide appelé anuscope, inséré délicatement dans l’anus. Il permet d’observer directement l’intérieur du canal anal et de détecter la présence d’hémorroïdes internes, de fissures ou d’inflammations.
La rectoscopie : un examen plus approfondi
La rectoscopie est une procédure qui consiste à examiner le rectum à l’aide d’un rectoscope, un tube muni d’un système d’éclairage. Cet examen est généralement indiqué en cas de saignements persistants ou de suspicion d’une pathologie associée (polypes, maladies inflammatoires de l’intestin). Il permet d’obtenir une vision plus détaillée de la muqueuse rectale.
Traitements des hémorroïdes selon le stade de la crise
Le traitement des hémorroïdes varie en fonction de la gravité des symptômes et du stade d’évolution de la pathologie. Il peut aller de simples mesures médicamenteuses à des interventions chirurgicales pour les cas les plus sévères.
Traitements maison et mesures hygiéno-diététiques
Ces solutions sont adaptées aux hémorroïdes légères à modérées et permettent de soulager les symptômes tout en prévenant leur aggravation.
Bains de siège tièdes : un soulagement naturel
L’immersion de la zone anale dans de l’eau tiède pendant 10 à 20 minutes, 2 à 3 fois par jour, est une méthode efficace pour réduire l’inflammation, apaiser les douleurs et limiter les démangeaisons. L’ajout de sels d’Epsom peut renforcer l’effet anti-inflammatoire.
Alimentation riche en fibres et hydratation
Une alimentation adaptée permet de prévenir la constipation, facteur aggravant des hémorroïdes. Il est recommandé de consommer 25 à 30 g de fibres par jour via les fruits, légumes et céréales complètes. Les suppléments de psyllium sont également efficaces pour assouplir les selles. Une hydratation abondante (1,5 à 2 L d’eau par jour) est essentielle pour améliorer le transit intestinal.
Applications locales : crèmes et lingettes spécifiques
Les crèmes contenant de l’hydrocortisone ou de la lidocaïne sont utiles pour soulager les douleurs et réduire le gonflement. L’application doit idéalement être réalisée après un bain de siège pour une meilleure absorption. L’utilisation de lingettes médicamenteuses sans alcool permet également de limiter l’irritation et d’assurer une hygiène locale douce.
Médicaments en première intention
Lorsque la crise hémorroïdaire est modérée, un traitement médical est généralement proposé en première intention afin de soulager les symptômes et d’éviter les récidives.
Anti-inflammatoires locaux : un soulagement rapide
Les anti-inflammatoires locaux, sous forme de pommades, crèmes ou suppositoires, permettent de réduire l’inflammation et d’apaiser la douleur. Ces traitements contiennent souvent :
- Des corticoïdes, pour limiter l’inflammation et les démangeaisons.
- Des anesthésiques locaux, comme la lidocaïne, pour calmer la douleur.
- Des agents protecteurs, comme l’oxyde de zinc, qui forment une barrière contre les irritations.
Phlébotoniques : renforcer la paroi veineuse
Les phlébotoniques sont des médicaments qui améliorent la circulation sanguine et renforcent la paroi des vaisseaux sanguins afin de limiter l’inflammation et les récidives. Ils sont généralement prescrits sous forme de comprimés et contiennent des flavonoïdes ou de la diosmine. Leur efficacité est particulièrement notable pour les crises fréquentes et les hémorroïdes internes.
Interventions mini-invasives
Lorsque les traitements médicamenteux ne suffisent pas ou si les hémorroïdes sont de stade avancé, des techniques mini-invasives peuvent être envisagées. Elles sont réalisées en consultation ou en ambulatoire et ne nécessitent généralement pas d’anesthésie générale.
Ligature élastique : priver l’hémorroïde de son alimentation sanguine
La ligature élastique consiste à poser un petit anneau de caoutchouc à la base de l’hémorroïde interne. Ce dispositif empêche la circulation sanguine dans le tissu concerné, ce qui entraîne son dessèchement et sa chute après quelques jours. Cette technique est efficace pour les hémorroïdes internes de stade 2 ou 3.
Sclérothérapie : injecter un agent pour réduire l’hémorroïde
La sclérothérapie repose sur l’injection d’un produit sclérosant dans la veine hémorroïdaire. Ce traitement entraîne une fibrose de la paroi veineuse et réduit la taille des hémorroïdes. Il est surtout utilisé pour les hémorroïdes internes de stade précoce (stade 1 et 2).
Thérapie HET™ : une approche innovante
Cette technique utilise une énergie bipolaire pour coaguler les vaisseaux hémorroïdaires sans endommager les tissus environnants. Elle permet un traitement rapide avec peu d’inconfort et une récupération accélérée.
Chirurgie pour les cas sévères
Lorsque les hémorroïdes sont volumineuses, persistantes ou compliquées par des thromboses, une intervention chirurgicale peut être nécessaire. Plusieurs techniques existent en fonction du degré de sévérité.
Hémorroïdectomie de Milligan-Morgan : l’intervention classique
L’hémorroïdectomie de Milligan-Morgan est l’intervention chirurgicale la plus couramment réalisée pour les hémorroïdes externes sévères ou internes de stade avancé. Elle consiste à exciser les paquets hémorroïdaires tout en préservant la muqueuse anale. Bien que cette technique soit la plus efficace sur le long terme (moins de 5 % de récidives), elle nécessite une convalescence de 2 à 8 semaines avec une douleur post-opératoire pouvant être significative.
Hémorroïdopexie par agrafage : une alternative moins douloureuse
Cette technique repose sur l’utilisation d’une agrafeuse circulaire qui repositionne les hémorroïdes internes prolabées tout en interrompant leur flux sanguin. Moins douloureuse que l’hémorroïdectomie classique, elle permet une récupération plus rapide.
Technique THD : un traitement plus moderne et moins douloureux
La technique THD (Transanal Hemorrhoidal Dearterialization) repose sur la ligature des artères hémorroïdaires à l’aide d’un guidage Doppler. Cette approche permet de réduire l’afflux sanguin vers les hémorroïdes sans nécessiter leur ablation. Elle est particulièrement indiquée pour les hémorroïdes internes de stade 3 ou 4 et offre un temps de récupération plus court par rapport à l’hémorroïdectomie classique.